Sans regret, on s’appelle et on se fait… une bouffe !

Nous y revoilà, le grand retour à la maison s’est déroulé dans le plus grand calme il y a pas loin d’une semaine. Dire que nous sommes ravis d’être de retour serait un euphémisme, nous sommes comblés, absolument transcendés de bonheur.

C’est bon ? Vous n’aviez pas perdu votre second degré ? Grand bien vous fasse.

J’aperçois sur la majorité des blogs que je parcours des articles-bilans énumérant une dernière fois les passages marquants de l’année 2011, je ne céderai pas au mouvement de foule. Dans sa globalité, 2011 aura été une année particulièrement déplaisante, j’ose espérer que l’année dans laquelle nous avons mis le pied depuis seize jour nous apportera plus de joies. Ne suis-je pas optimiste ? D’une certaine façon, je ne me mouille pas, penser à égaler 2011 et son haleine putride serait une insulte à tous les rêveurs.

Bonne année à nos quatre lecteurs au passage, mieux vaut tard que jamais. Meilleurs voeux comme on dit, que chacun y puise la force nécessaire pour se lever le matin.

Comme l’a si bien dit Max dans l’article précédent, 2011 a failli nous achever, mais elle a aussi apporté son lot de bonnes surprises de dernière minute. Une année nouvelle nous amène souvent à nous poser la question : « tiens, qui pensera à moi pour le réveillon ? »; avec Max, c’est un petit concours, on se demande qui sera le premier à nous manifester de la sympathie. Evidemment, tout cela reste un jeu, il y aura dans l’histoire des gens qui nous aiment et qui n’auront pas besoin de nous souhaiter « bonne santé » pour la forme, d’autres qui écrivent à tout leur répertoire, y compris le boucher d’en face. Bien souvent d’ailleurs, je me demande s’il est bien nécessaire que j’écrive des banalités pour le jour de l’an, je me dis qu’un jour, j’aurai les couilles de faire l’impasse là-dessus et que ceux à qui je pense penseront à moi sans pour autant m’en vouloir de ne pas leur avoir manifesté par écrit mon envie de les voir survivre de nombreuses années encore. Enfin, vous voyez ce que je veux dire…

Je n’aborde pas souvent ici le délicat sujet des amitiés et de leur évolution, j’ai bien trop peur que mes propos soient mal interprétés par l’un ou l’autre de mes amis. Malgré tout, il m’apparait nécessaire dans ce cas précis de faire l’impasse sur le « qu’en pensera-t-on », parce que j’ai un tas de belles histoires à vous raconter. Tout le monde le sait, les amis, ça va, ça vient, il y a les copinages de passages, les amitiés fusionnelles que l’on brûle par les deux bouts, celles qui se consument d’elles-mêmes quand tout a été dit, et celles qui durent envers et contre tout, celles qui se passent de mots, de contacts réguliers et de coups de fil « pour l’hygiène ». J’ai eu des amis dans toutes les catégories susmentionnées, des copains de bars, des copains d’école, des copains de baise, des copains jaloux, des copines envieuses, des copines dédaigneuses, des copines de comparaison constante et dans le tas, quatre ou cinq « vrais amis ». Je crois que je n’ai jamais eu besoin de leur dire, et que malgré tout, tous savent à quel point ils comptent. Ces gens avec qui j’ai pu tomber le masque d’entrée de jeu, avec qui je ne me suis jamais sentie mal à l’aise et à qui j’ai toujours pu tout dire, sans pour autant m’épancher pendant des plombes sur les tourments de ma vie. Ces gens à qui je peux ouvrir la porte après cinq ans de silence radio en peignoir de bain, la clope à la gueule et les cheveux dressés sur la tête, avec l’haleine du matin et les mauvais rêves de la veille enfouis dans les valises sous mes yeux.

Au milieu de tout ça, il y a eu Ingrid, elle a déboulé dans ma vie avec un gros châle rose sur le dos, vociférant à propos de notre unique point commun de l’époque : ce connard de propriétaire. Une tornade blonde, pleine de boucles et de sourires, avec des yeux bleus comme la mer et les joues rosées. Ingrid m’a appelée ce premier janvier, un peu après minuit, juste au moment où j’allais partir me coucher, parce que dans la famille, on n’est pas des fêtards. Et ça ma fait rudement plaisir, je n’avais plus entendu sa voix depuis plusieurs mois, je n’osais pas l’appeler, Ingrid, mon amie du bout de la France, que je ne reverrai sans doute plus jamais. C’est sans doute pour ça d’ailleurs que je ne l’appelais plus, à quoi bon me disais-je ? A quoi bon entretenir des relations avec quelqu’un que je ne reverrai plus ? Je n’en sais rien et je ne sais pas comment évolueront les choses, si nous resterons en contact, si nous nous perdrons complètement de vue. Ceci dit, son appel m’a réellement touchée et m’a même arraché ma première petite larme de l’année (mais j’ai la larme facile, c’est pas nouveau). J’ai pensé à nos soirées bonbons/clopes et à tous ces petits instants du quotidien que nous avons partagé pendant quatre ans, à cette période de ma vie que grâce à elle, je n’ai pas totalement envie d’oublier.

J’ai aussi eu l’occasion d’avoir Loïc au téléphone. Mort saoul, il venait de perdre son grand-père et avait besoin de raconter à quelqu’un comment c’était terrible de voir quelqu’un claquer en direct. On a refait le monde une heure, mais il n’a encore une fois pas passé le pas de ma porte, trop exclusif qu’il est pour oser me rencontrer accompagnée de mon bonhomme, tant pis pour lui, qu’il se porte bien et à la prochaine, dans quatre ou cinq ans, le temps passe tellement vite !

Et comme on dit : jamais deux sans trois, Max (l’autre, le premier) a déboulé en chair et en os la veille de notre retour en france. Un mail de nouvel an, un coup de fil et une demi heure plus tard le voilà qui prenait place sur le canapé de ma mère comme s’il l’avait fait la veille. Fraîchement séparé de sa femme, libre et les couilles pleines, il nous a conté ses derniers malheurs en date sans nous laisser le loisir d’en placer une, mais c’est pas bien grave, il en avait gros sur la patate. C’était un peu la rencontre du troisième type de l’année, notre dernier jour en Belgique, tout déprimés et zombifiés que nous étions avec le Max gesticulant et causant comme si sa vie en dépendait. Je crois que ça restera un bon souvenir et j’espère ne pas le perdre de vue à l’avenir, même s’il l’a dit lui même : « tout dépendra de la jalousie de sa future petite amie ». Bref, on est voués à se voir lorsqu’il va mal, c’est un peu dommage, mais on s’en accommodera. C’est tout de même agréable d’avoir des nouvelles des uns et des autres sans pour autant passer les mois à suivre à se sauter sur le râble trois fois par semaine pour un oui ou pour un non.

Maintenant, j’ai eu mon quota de contact humain pour l’année à venir, laissez-moi agoniser en paix !

J’ai presque fait le bilan malgré-moi, comme si 2011 s’était articulée autour de ses derniers jours. Va, année de merde, va, on ne te regrettera pas. J’en profite pour envoyer mes dernières pensées à Régine et Chipie qui nous ont quittés trop tôt, malgré leurs âges canoniques respectifs. Terminer le premier post de l’année par la rubrique nécrologique, je ne l’avais pas prémédité mais je trouve qu’étant donné les circonstances, c’est du plus bel effet.

 

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2 Responses to “Sans regret, on s’appelle et on se fait… une bouffe !”

  1. Oph dit :

    Moi aussi je me suis fait une nouvelle amie en 2011, même si je ne l’ai pas encore vue. (et en parallèle, d’autres sont passées aux oubliettes :s)

  2. Chloé dit :

    Je suis actuellement en plein marasme relationnel/ daeu-tiel / poursuite-d’étudotiel / partiel-onotiel / expectato-pécuniairo-tiel (et on pourrait continuer avec plein de mots en tiel) ; ça ne m’empêche pas de penser à toi et d’espérer que tu tiens bon la barque. Je t’appelle dès que je sors la tête de mes angoisses.

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