En attendant l’automne

Dès sept heures du matin, le soleil entre en force dans la chambre, se frayant un passage à travers le fin rideau jaunâtre qui n’a d’utilité que celle d’empêcher aux cauchemars de pénétrer notre nid. A côté de la porte d’entrée, le thermomètre affiche 27°, pourtant, la fenêtre est restée ouverte toute la nuit. Ce soir, on peinera à maintenir la température en dessous de 30, il nous faudra quitter la chambre, éteindre les lumières, les écrans, allumer le ventilateur et attendre que la nuit tombe pour pouvoir regagner notre lit dans l’espoir de pouvoir passer une nuit agréable. Les enfants passent leur temps à tourner en rond entre leur chambre et la piscine, ils sont bronzés, mais ils s’emmerdent, la mi-août a aussi frappé à leur porte, tous les évènements attendus sont derrière. Les travaux de peinture sont terminés, l’anniversaire de Sarah est passé et la sortie annuelle à la mer a été expédiée hier après-midi. Robert tourne à peu près autant que les mômes, trois semaines à se lever à neuf heures, ça vous change un homme. La table est dressée, c’est l’heure des tartines à la confiture et du thé matinal, Adèle prend la parole : il fait chaud !

C’est un fait, l’été aura mis le temps à s’installer, mais il est bel et bien là, avec tout son soleil qui pique et ses après-midi étouffantes. Et tout le monde, absolument tout le monde s’en plaint, il fait vraiment trop chaud. On se dit qu’on a été cons de ne pas profiter un peu plus du mois d’avril, on attend même la rentrée avec impatience parce que le rythme estival ne nous convient pas tant que ça. Déjeuner à 14 heures et se démerder le soir, voilà le programme bouffe de ces dernières semaines, pour le reste, les après-midis se suivent et se ressemblent : on tente de s’occuper comme on peut sans trop bouger histoire de ne pas se mettre à dégouliner de partout dans nos fringues. Quant aux soirées, on les attend dès le réveil, nos soirées, on les passe dehors avec nos consoles portables, nos romans, nos coussins anti-maux de fesse et nos moustiques affamés. A l’extérieur de notre cocon, les gens sont pas beaux, ils puent la sueur rance et leurs visage rougis et luisants les font ressembler à des cochons de lait à la broche. Les hommes ont les genoux à l’air, les femmes exhibent leurs capitons, tous essuient les gouttes qui dégringolent de leur cuir chevelu en maugréant : il fait chaud !

Comme tout le monde, je m’en plains, je bois des litres de flotte et passe mes journées à pisser. J’ai pourtant toujours clamé haut et fort que l’été était ma saison préférée, j’aime l’été, oui, mais en Belgique ! Evidemment, comme je suis photo-dépressive, j’ai plus de pêche qu’en hiver, j’aime regarder le soleil se lever, j’aime passer mes nuits dehors à refaire le monde encore et encore, j’aime la caresse du soleil sur ma peau. Seulement, je n’aime pas les coups de soleil, les cheveux qui blondissent et deviennent tout mous et ingérables, la peau qui vire toute rouge et collante, les mollets qui gonflent, les heures passées à m’épiler pour ne pas effrayer les enfants. Mais ce que je déteste par dessus tout, c’est m’habiller le matin. Je n’ai jamais été amatrice des collections printemps/été, je leur préfère les tenues automnales à base de subtiles superpositions. Chaque matin est un dilemme, une interrogation métaphysique à base de : est-ce que je prends le risque de mettre ce truc léger tout en sachant que je ne pourrais pas me regarder en face de toute la journée ou est-ce que je suis capable de supporter la chaleur et de mettre un pull et un pantalon ? L’été, c’est une demi-heure par jour de perdue à scruter mon dressing à poils sans oser passer une robe. J’aime les shorts et les jupes, mais seulement en hiver, quand on peut les agrémenter d’une jolie paire de collants en laine. Passer une journée d’été à être confrontée aux imperfections de mes jambes me déprime profondément, mes jambes sont blanches, poilues, pleines de vergetures et légèrement grassouillettes, beurk. Mais ce n’est pas le pire, non, le pire, c’est les hauts sans manches : je déteste ça, surtout les t-shirts basiques, vaguement moulants qui ne mettent en valeur que ce que j’ai envie de faire disparaître : mes seins. Sans pouvoir les planquer sous un pull extra large, je suis perdue, d’ailleurs, même cachés, je n’en suis pas débarrassée pour autant, je me trouve énorme dans la plupart des hauts, qu’ils soient étroits ou larges. La seule chose qui fonctionne : la superposition t-shirt/gilet, autant dire qu’en été, c’est pas évident à moins d’être masochiste. L’ennui, c’est que quoi que je porte, je me retrouve confrontée à ce problème de seins qui prennent trop de place, exit les 3/4 des robes, exit les petites blouses vaporeuses, exit les chemises qui ne ferment pas alors qu’elles baillent partout ailleurs, exit les fringues d’été en gros.

Depuis quelques semaines déjà, la nouvelle collection a fait son entrée dans les boutiques pour mon plus grand plaisir. Depuis le début du mois d’août, je passe des heures à concocter mes looks de la rentrée, je rêve de pulls informes, de pantalons en tweed et de chaussures montantes (celles qui me connaissent un peu peuvent se gausser de m’imaginer chaussée de tongs depuis trois mois). J’ai conscience du caractère particulièrement ridicule de la situation, mais je suis une fille tout ce qu’il y a de plus futile qui assume complètement ses travers féminins. Le gros problème, c’est que je sais pertinemment que l’été représente la moitié du temps dans mes sudistes contrées, que j’aurai très peu d’occasions à l’avenir de porter des vêtements très chauds, mais rien à faire, je suis attirée vers le côté obscur de la sape. Cette année en plus, le marron, l’orange, le sable et le rouille font leur grand retour et je me fais une joie de m’imaginer vêtue d’un immense poncho cache complexes. Il y a deux jours, j’ai déjà commencé à arpenter les magasins à la recherche de quelques pièces pour l’automne, et j’ai trouvé mon bonheur ! L’incontournable chino gris-brun agrémenté de jolies bretelles s’est fait une petite place dans le bordel incommensurable de mon placard, il a été rejoint quasi instantanément par un petit pull gris-souris basique tout doux et deux machins sans manches aux couleurs d’octobre, un haut tout simple couleur rouille avec des petites fronces sur le haut des épaules et, un peu le cul entre deux chaises, un débardeur en jersey à col roulé XXL. Mais ma boulimie vestimentaire n’est pas encore arrivée à satiété, et c’est comme une junkie que je dévore mes quelques sites phares à la recherche de nouveaux vêtements.

J’ai déjà jeté mon dévolu sur quelques pièces, le tout sera de faire un choix, que c’est cruel, il me reste jusqu’à ce soir 20 heures pour profiter d’un code de remise de 30€. Je pense que je vais craquer sur les chaussures, en gros ce dont j’ai le moins besoin pour le moment, seulement, il reste tellement peu de paires que j’ai peur de les louper, idem pour le pantalon, il ne reste plus qu’un seul 34 et j’ai vraiment un faible pour lui, c’est bien simple, je vais le regarder tous les jours, deux fois par jour depuis trois semaines. Qui a dit que j’étais fêlée ?

Ce soir les gens, je vais faire chauffer la carte bleue, puis me couper les doigts dans la foulée pour ne pas continuer à acheter des trucs pour moi alors que j’ai deux anniversaires importants dans moins d’un mois et plein de cadeaux à prévoir.

Toute mes excuses aux messieurs pour le post le plus inintéressant de l’année, vous pouvez vous réveiller et vaquer à vos occupations, j’en ai fini… Pour aujourd’hui !

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11 Responses to “En attendant l’automne”

  1. Oph' dit :

    Tout à fait d’accord :) c’est tellement mieux l’hiver pour masquer tout plein de choses (les gros mollets, les gros bras…) et c’est plus facile de trouver des trucs classos sans que ça baille du décolleté (devant les élèves c’est clairement à proscrire).
    Pour le moment je n’ai pas encore eu vraiment le temps (ni l’envie, surtout ça en fait) de mouvoir mes grosses fesses pour traîner dans les boutiques.
    Et puis niveau chaussures il n’y a pas encore celles d’hiver… Mais j’ai quand même hâte :) surtout en lisant ça. De toute façon ça marche par période, soit j’achète tout plein de fringues, soit il n’y a rien qui me plaît… we’ll see :o

    • Le Kebab dit :

      T’as fini un peu de dire que t’es grosse de partout ? On croirait m’entendre, espèce de bonne femme -_- »

      Ceci dit, je te rejoins, c’est pas évident de planquer les détails qu’on n’aime pas en été… Quant aux décolletés devant les élèves, ça peut ptetre les captiver, après tout, c’est vaste les SVT xD

    • Dunaedine dit :

      J’ai de très bon souvenir d’une prof d’espagnole remplaçante avec un décolleté plongeant :D . Ma moyenne est passée de 3 à 14 :D . Je crois que cela aura été la seule année où mes notes auront été correctes ^^’. Donc je confirme la réponse du Kebab sur la capacité à captiver :D (et elle en jouait).

      • Ophélie dit :

        Oui mais non :) en plus je suis en collège, ça ne me donne pas trop envie de montrer mes seins les 6è et même les 3è… et je pense que ça ne passerait pas trop avec la direction et les collègues non plus, c’est quand même un collège catholique (^^)

  2. Oph' dit :

    Mouhaha chut, tu ne m’as pas vue :o , moi j’aime ma poitrine (c’est bien le seul truc d’ailleurs !).
    Je proscris plein de trucs à cause des décolletés n’empêche, il y a pas mal de trucs que je ne mets pas pour aller en cours.
    Je viens de faire un tour sur sarenza.com après avoir lu ton article… fiouf, il y a deux paires qui me plaisent beaucoup, mais bon, sacré prix quoi :
    http://www.sarenza.com/clarks-azure-blossom-s149-p0000045666 et http://www.sarenza.com/camper-lulu-21417-s769362-p0000034671
    Je crois que je vais aller en ville demain. Je crois aussi que je vais commander une paire de chaussureuuuh :o P, par contre, ché pas laquelle !

    • Le Kebab dit :

      Craque, craque (dit la fille qui n’a pas encore craqué). Cède à la tentation de la pompe, niark. Un de ces jours, faudra que je fasse un article avec ma collection de chaussures, J’en ai pleeeeeein, seulement j’ai la flemme de faire des photos ^^

      Bon et sur ce, il me reste deux heures avant la fin de la promo, je suis en plein dilemme et d’humeur maussade, je sens que je vais passer mon tour…

      • Oph' dit :

        Héhé, bah faut craquer, ça fait plaisir, enfin tant que ça ne met pas dans le rouge… Je suis quand même un peu frustrée niveau chaussures parce que là où je travaille, vu la pente, je ne peux mettre que des toutes plates :/, c’est quand même frustrant.
        Faut que tu fasses des photos, je veux les voir :) (et faut mes les prêter, enfin si tu fais du 38)

  3. Ezi dit :

    Bon sang , damned, bordel de couille verte toute molle, ce Pantalon Kebab, il me faut ce pantalon (sachant que je viens de claquer plus de 200e en fringues en 24h, je t’ai un peu maudite en découvrant son prix , surtout que e n’ai pas reçu le bon de 30 euros dans ma boite mail moi XD ).
    Tu me conseillerais quoi chez Sessun, du 36 ou du 38 ? Je n’ai jamais essayé la marque donc je nage un peu
    Tu le veux en bleu toi non ?
    Bon sang il est beau il est beau il est beau !!!
    ( Et Emilie le déteste cordialement, elle veut que je ne porte que des robes trop petites pour moi dans lesquelles on voit tous mes seins , je suis totalement brimée sur mes envie de grands trucs larges ! )

    • Le Kebab dit :

      Chais pas comment ça taille, j’ai pris le 34 en bleu parce qu’il en restait qu’un, je te dirai qd j’aurai reçu. Mais ça m étonnerait qu’il te faille du 38 o_O ça me paraît trop. Je te tiens au courant. Pour la reduc c’était jusqu’au 15 à 20h.

  4. Grégoire annie dit :

    TERRIBLES LES FRINGUES, SURTOUT LES CHAUSSURES !

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