J’ai lu : Juin 2011

Nouvelle formule !

J’ai décidé de faire le récapitulatif mensuel de mes lectures plutôt que de consacrer un article par livre lu. Deux raisons à ça : je tâtonne pas mal pour écrire ce genre de texte et je sais que ça n’intéresse pas forcément tout le monde. D’autant que chaque livre ne m’inspire pas toujours assez pour que je puisse écrire un gros pavé à son sujet. Mais comme je ne voulais pas abandonner l’idée de vous parler bouquins, j’ai coupé la poire en deux. Vous trouverez donc ci-dessous les couvertures, quatrième de couvertures (en italique) et chroniques des livres que j’ai lus en juin. Je les ai volontairement classés par ordre de lecture et non par ordre de préférence.

Juin fut un mois calme et quelque peu décevant point de vue lecture, ça faisait longtemps que je n’avais pas été déçue par un livre, encore plus longtemps que l’un d’eux ne m’était tombé des mains. Les deux cas de figure se sont produits en l’espace de deux semaines, j’en ai presque songé à arrêter de lire un moment parce que j’avais peur d’être confrontée à un troisième rejet. J’ai finalement tenu bon et embrayé sur une agréable surprise, je vous laisse découvrir tout ça.

 

Je m’habillerai de nuit – Terry Pratchett

Rude existence que celle d’une sorcière de seize ans dans le Causse. Outre le quotidien d’une infirmière doublée d’une assistante sociale, il faut aussi gérer les crises qui fermentent et la mort prochaine du vieux baron.

Guère de magie là-dedans, guère de sommeil non plus.

Alors, si quelque part une pelote inextricable de malveillance et de frustration s’est réveillée pour inciter à la haine des sorcières et à leur destruction, voilà Tiphaine Patraque soudain démunie…

« J’ai la trouye pou la ch’tite michante sorcieure jaeyante. »

II reste les Nac Mac Feegle, me direz-vous, toujours prêts à la bataille. Mais si eux-mêmes se mettent à douter…

Je ne m’étendrai pas plus sur ce roman, je lui ai déjà consacré un article complet ici. Lecture fraîche et agréable.

 

Quatre romans noirs – Tonino Benacquista

Quatre aventures d’un même personnage, Antoine.

Parfois double romanesque de l’auteur, parfois pure fiction, souvent plus italien qu’il ne le voudrait, il balade son humour cinglant, sa teigneuse pugnacité et son sens profond de l’amitié dans des histoires qu’il n’a pas cherchées mais qui ne le lâchent plus.

Quatre romans noirs réunis pour la première fois en un seul volume, pour en découvrir toute la cohérence et savourer le grand talent de Tonino Benacquista.

Ca, c’était la bonne affaire du mois, quatre romans réunis sous une même couverture. 900 pages pour la modique somme de 10€, la tante Yolande n’en croirait pas ses yeux. Le tout m’a tenue en haleine presque deux semaines, un record. Globalement, ce livre m’a plus, même si j’avais déjà lu « quatre carrés rouges sur fond noir ». J’ai redécouvert avec plaisir le Benacquista auteur de policiers, que je préfère au nouveau Benacquista. L’écriture est fluide et intelligente, les intrigues se tiennent, l’auteur nous plonge dans une noirceur toute particulière, sans abuser du gore. Mention spéciale à « la comédia des ratés », le plus réussi des quatre si on aime l’Italie et ses mafieux.

 

Le château – Franz Kafka

Quelle singulière mission, quel puissant appel ont pu fixer l’énigmatique M. K. qui se dit arpenteur sur les terres du comte Weswest ? L’auberge du village enneigé où il échoue par un soir d’hiver sera-t-elle désormais le visage de son destin ou l’ultime étape vers ce monde du Château qui semble aimanter ses rêves ? Lorsque s’interrompt ce récit inachevé, le lecteur quitte à regret une contrée onirique éclairée par l’humour et la facétie. Allégorie moderne, fable ou fiction pure, Le Château se dresse comme un nid d’aigle où Kafka accumule un trésor d’images et de visions qu’il plonge, comme le voulait l’un de ses maîtres, Kierkegaard, « dans les eaux baptismales de l’oubli pour le consacrer à l’éternité du ressouvenir ».

Voilà, c’est là que ça se gâte. Je n’avais jamais vraiment osé me frotter à Kafka. J’avais lu « La métamorphose », j’avais aimé, sans pour autant chercher à lire ses autres romans. Je ne savais pas trop quoi lire en juin, j’aime bien découvrir un auteur « classique » de temps en temps, alors, pourquoi pas Kafka. J’ai choisi « Le château » parce que son processus d’écriture m’intriguait. Roman inachevé, écrit d’une traite par l’auteur pour se remettre dans le bain. Un exercice intéressant. Malheureusement, une fois la préface (très intéressante) achevée, je n’ai pas réussi à pénétrer dans l’univers de Kafka. J’ai lu une soixantaine de pages dont je n’ai pas compris le sens. Le bouquin m’est tombé des mains et j’ai failli ne pas m’en remettre, j’ai remis en question ma capacité à lire les « grands » auteurs. Je l’ai rangé dans la bibliothèque et jamais plus je ne l’ouvrirai, je retiendrai seulement sa jolie couverture qui m’avait attirée de prime abord. Dommage, Kafka vient se placer aux côtés de Miller, de Céline et de Proust, ces auteurs que je n’arrive pas à lire. Next…

 

Petits suicides entre amis – Arto Paasilinna

Un beau matin, Onni RELLONEN, petit entrepreneur dont les affaires périclitent, et le colonnel Hermanni KEMPAINEN, veuf éploré, décident de se suicider. Le hasard veut qu’ils échouent dans la même grange. Dérangés par cette rencontre fortuite, ils se rendent à l’évidence : nombreux sont les candidats au suicide. Et s’ils fondaient une association ?

Le succés ne se fait pas attendre. Commence alors, à bord d’un car flambant neuf, une folle tournée à travers la Finlande et jusqu’au Portugal. L’occasion aussi d’une réflexion férocement drôle sur le suicide.

Le concept de base était intéressant, Paasilinna avait de quoi faire de ce roman un petit bijou d’humour loufoque. Mais passée l’euphorie des premières pages, je me suis bien vite ennuyée. L’auteur ne développe pas suffisamment ses personnages principaux et se perd dans d’innombrables descriptions de personnages secondaires. La narration est poussive et dépourvue d’humour. Je n’ai pas été touchée par le sort de ces candidats au suicide, peut-être parce qu’ils étaient trop nombreux et finalement bien trop optimistes à mon goût. Une grosse déception donc, j’avais apprécié « la douce empoisonneuse » et « le meunier hurlant » et pensais me retrouver encore une fois happée par cette atmosphère douce amère Finlandaise, je n’ai pourtant lu ici qu’une succession de petits bouts de vie insignifiants aboutissant (et on s’en doute bien trop vite) sur un naïf happy-end.

 

Enterrez-moi sous le carrelage – Pavel Sanaïev

Interdiction de suer, de quitter son collant, d’avaler tout rond ! Bienvenu dans le monde de Sacha, neuf ans, élevé par sa grand-mère moscovite. Mélange explosif de folie douce et d’amour écrasant, cette redoutable gorgone veille sur son petit-fils, tout en le couvrant d’injures et en le gavant de médicaments. Au tableau familial, un grand-père prié de ne pas contredire et une mère déclarée persona non grata ! Sacha n’a guère d’autres choix que d’attendre et d’obéir. Imaginant d’improbables vengeances, il guette l’instant où le rêve basculera dans la  réalité. Un grand roman de l’absurde aux accents gogoliens.

Ca, c’était la surprise du mois, la bonne surprise. J’ai acheté ce livre sans trop savoir où j’allais, il fallait juste que j’aie quelque chose à me mettre sous la dent pour éviter de tourner en rond, j’ai consulté les recommandations Amazon et ai atterri sur ce petit bijou. Dès les premières pages, j’ai ressenti beaucoup de sympathie pour les personnages. L’histoire simple et touchante est sans cesse ponctuée d’un humour noir, cynique, souvent méchant. Pourtant, derrière toutes ces insultes, ces humiliations se cache un amour incommensurable. Le tout est servi par une écriture agréable, dynamique et humaine. On ne s’ennuie pas une seconde. J’ai refermé ce livre avec une petite pointe au coeur et je sais que je ne l’oublierai pas de sitôt. Ce n’est pas un chef d’oeuvre, juste un petit morceau de vie raconté à la première personne par un petit garçon qui aurait pu être moi. A découvrir !

 

One piece – Tome 1

Je n’avais pas lu de manga depuis des années, après avoir vendu sur un coup de tête, et surtout parce que j’avais besoin de place, une collection de 500 tomes divers. J’ai tellement regretté cet acte que je me suis punie en m’interdisant de replonger. Comprenons-nous bien, les manga, c’est cher, ça se lit en 1/2 heure et ça prend une place dingue. Mais j’ai toujours eu envie d’essayer « One Piece », c’est paradoxal car la série comporte 58 tomes et n’est pas achevée. Un nouveau bouffe-pognon quoi… J’ai apprécié la lecture de ce premier tome, je pense continuer à lire la série, doucement pour ne pas m’en écoeurer et surtout pour ne pas crever le budget. Ce manga n’a rien d’une surprise, il est exactement ce à quoi je m’attendais : amusant, frais et orienté baston. A lire d’un coup pour combler un trou dans une après-midi et retrouver aussitôt le sourire.

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