Chronopost : le retour de la vengeance !

Chronopost et moi, on n’est pas trop copains.

Ceux qui me connaissent un peu savent à quel point j’ai la poisse avec cette boîte de transporteurs. Ils m’ont absolument tout fait : livraison à la mauvaise adresse, pas de livraison du tout, colis perdu à Roissy et j’en passe. Je suis, depuis plusieurs années, collectionneuse d’un type de poupées qui ne s’achètent qu’en Asie (à moins de passer par le marché secondaire). Les colis acheminés par EMS sont automatiquement pris en charge par Chronopost en France et les boîtes fabricant les poupées en question n’expédient leurs articles que via EMS, le cercle vicieux. J’ai eu tellement de déboires avec eux que je n’avais plus osé commander de poupées directement en Asie depuis plus de deux ans. Je trouvais des combines : achats via le marché secondaire, réception des colis par mon amie Chloé, participation à des commandes groupées. En bref, je n’avais plus eu affaire à eux que pour un malheureux cadeau de Noël d’Arnaud que j’ai pu tenir entre mes mains à la mi-janvier (non, je ne blague pas).

Depuis que j’habite à la campagne, j’ai scrupuleusement évité tout acheminement par EMS, devant parfois expliquer aux vendeurs dans mon anglais approximatif que les transporteurs Français n’assuraient pas, que j’habitais le trou du cul du monde et qu’il valait mieux passer par les services postaux classiques. Et puis, il y a eu le jour où j’ai craqué. Une pré-commande ouverte sur un site dont les marchandises se revendent parfois le double du prix sur le marché secondaire, en gros, l’affaire à ne pas louper si on n’est pas pressé. En effet, chez Latidoll, pour ne pas citer leur nom, il faut s’armer de patience lorsqu’on passe une commande, j’avais entendu parler de six mois d’attente et m’étais dit : dans six mois, les galères Chronopost vont se repointer, mais d’ici là, j’aurai le temps de me préparer.

Une fois n’est pas coutume, Latidoll ont respecté leurs délais de production et ont expédié ma poupée au bout d’un mois seulement. Et c’est là que Chronopost entre en action. Pour vous résumer le truc de façon concise, imaginez que le colis a mis une nuit à faire Séoul-Paris, puis 9 jours pour Paris-Avignon. La bonne blague ! Non, je ne suis pas en train d’exagérer, mon pauvre colis est passé par toutes les emmerdes connues. Tout d’abord, fraîchement arrivé sur le territoire français, il a été intercepté par les douanes. Suivant les conseils avisés de la gentille Peach, j’ai tout de suite envoyé un mail au services des douanes de Chronopost contenant une facture pro-forma et une attestation sur l’honneur comme quoi je m’engage à payer les taxes douanières à l’arrivée du paquet. De là, j’ai attendu cinq jours avant que le colis ne daigne bouger, scrutant le suivi en ligne trente-sept fois par jour pour finir par appeler le service clients. Mon premier appel s’est avéré bref et peu satisfaisant : il faut attendre madame, c’est parfois lent les douanes. Oui, enfin, d’expérience, mes passages en douanes n’ayant jamais dépassé les deux jours ouvrés, j’étais en droit de m’inquiéter. J’ai laissé passer deux jours avant d’appeler à nouveau et de tomber sur une personne un peu plus au fait qui m’a rappelé encore une fois que le traitement douanier pouvait être long. Certes…

Bizarrement, une fois le combiné raccroché, le suivi de mon colis a repris son cours normal. Non sans une quelque appréhension par rapport à la suite des évènements (n’oublions pas que j’ai la poisse), j’ai regardé mes marchandises se rapprocher de moi jusqu’au jour fatidique de la prétendue livraison. J’étais au taquet, le téléphone en mode vibreur (d’ordinaire il est en silencieux, si vous arrivez à m’avoir du premier coup, c’est que vous êtes chanceux), les yeux grands ouverts depuis 7 heures du matin. Evidemment, personne n’a sonné à la maison, personne n’a appelé sur mon portable et j’ai perdu une journée à faire le pied de grue sans arriver à me poser parce que dès que j’attends quelque chose je suis incapable de m’occuper sainement. En fin de journée, sur la page de suivi de Chronopost apparaissait le message suivant : envoi en attente, adresse erronée, recherche d’éléments complémentaires. Forcément, je les avais vus venir. Je vous fais un topo rapide : j’habite en plein milieu du trou du cul du monde, dans une maison sans numéro, avec comme points de repères des champs, des champs et un rond point avec un gros insecte vert et effrayant en son centre. Les livreurs Chronopost n’arrivaient déjà pas à sonner chez moi quand j’habitais en plein centre, alors la cambrousse, c’est à peine s’ils osent y penser, avec toutes ses vignes menaçantes et ses ouvriers agricoles à la peau hâlée. J’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et d’appeler le service clients pour la troisième fois afin de leur communiquer davantage de précisions sur l’endroit où je vis.

C’est là qu’entre en scène monsieur connard. Monsieur connard a répondu à mon appel au bout de vingt minutes (ce qui, vous le verrez plus tard est un temps d’attente tout à fait acceptable quand on appelle chez Chronopost), j’ai tout de suite senti que j’aurais dû lui raccrocher à la gueule et rappeler derrière en espérant tomber sur n’importe qui d’autre, même un enfant trisomique atteint du syndrome de Tourette. Seulement ma foi en l’être humain demeurant entière, j’ai laissé sa chance à monsieur connard, sur ce coup, j’avoue, j’ai vraiment été trop conne. Monsieur connard m’a d’abord demandé mon numéro de suivi pour vérifier où se trouvait mon colis et ce qui posait problème, une fois qu’il a eu mis le doigt sur la chose, il m’a gentiment demandé si je n’avais pas un numéro sur ma porte. Non monsieur, pas de numéro, j’aimerais bien, mais voyez-vous, par ici, on ne fait pas encore ça, c’est dommage, mais c’est comme ça. De là, j’ai essayé de lui donner mon numéro de téléphone pour que le livreur, une fois sur place appelle afin que je puisse le guider. Monsieur connard m’a arrêtée tout de suite avec sa voix robotisée laissant néanmoins deviner un sévère défaut de prononciation : les livreurs Chronopost n’ont pas de téléphone portable madame, avez-vous un commerce à proximité ? Nom de dieu de bougre d’âne sans pine ! Le premier commerce à proximité est à deux bornes et s’appelle café du coin, mais si le livreur ne peut pas m’appeler, tu crois pas que je vais aller l’attendre là de 8 à 13 heures en espérant une hypothétique livraison ? Faut pas chier dans la colle. J’ai perdu mon sang froid et ai passé monsieur connard à Max qui n’a guère réussi à se faire comprendre. J’ai rapidement vu sa tête changer passant de « je suis un gentil garçon poli » à « je vais te niquer ta race sale fils de pute ». Monsieur connard a expliqué qu’on ne pouvait pas déposer le colis au bureau de poste à cause des taxes à percevoir mais qu’on nous livrerait le lendemain, entre 8 et 13 heures. Il était très pressé de raccrocher monsieur connard, il commençait à s’énerver plus que le client, un comble. Dans l’espoir qu’ils tiennent pour une fois parole, j’ai placardé sur les boîtes aux lettres mais aussi le portail de ma maison des indications à l’intention du livreur pour qu’il sache où appuyer pour que ça fasse dring chez moi quand il se pointerait.

Fin de l’histoire ? Bien sûr que non. En fait, je n’y ai pas cru une seconde à son histoire de seconde livraison et, quand au petit matin, j’ai actualisé la page du suivi Chronopost, j’ai constaté qu’encore une fois, le colis n’avait pas bougé. Quatrième appel au service clients. Après dix tentatives avortées à base de « toutes les lignes de votre correspondant sont occupées veuillez rappeler ultérieurement », j’ai enfin pu « joindre » le répondeur automatique de Chronopost, seulement, au bout de 45 minutes, j’en ai eu marre de la petite musique de film porno gay des années 80 et j’ai raccroché avant d’exploser le combiné contre le mur, de le balancer dans les chiottes et de faire caca dessus. Bon, là j’exagère, mais l’intention y était. Merde, ils allaient foutre ma journée en l’air, onze heures du mat et je n’avais pas encore pris ma douche, un peu plus, ils compromettaient mes courses du vendredi. Comme je ne croyais plus à une livraison directement chez moi (c’eut été trop simple), j’ai fini par prendre Max sous le bras et on a décidé de faire les courses comme prévu. Ca nous a fait un bien fou de nous sortir la tête de leur SAV de merde pour la première fois en 24 heures. Une fois rentrée, on a encore essayé de les joindre, sans succès. La seule alternative possible ? Aller chercher le colis soi-même à l’agence Chronopost.

Après quelques recherches sur le net, nous avons trouvé l’adresse du bureau le plus proche, soit à une trentaine de kilomètres d’ici. Qu’à cela ne tienne, on n’était plus à ça près, on s’est rués vers le ZI de Sorgues, les pneus de la Corsa en ont même crissé sur la route. Là bas, nous avons été accueillis par une personne tellement charmante que je n’ai pas eu le coeur de lui dire que je chiais dans la bouche de son entreprise de merde, après tout, elle n’y était pour rien. En trente secondes, mon colis était devant moi et je m’acquittais de mes taxes douanières (seulement 27€, dont 21€ de frais de dossier encaissés par qui ? par Chronopost bien sûr). Le colis sous le bras, j’ai remercié la dame en lui souhaitant une bonne journée et lui ai adressé un sourire dépourvu d’hypocrisie, c’était fini. Maintenant, on le saura, si Chronopost ne vient pas à toi, tu iras à Chronopost. Et dire qu’on appelle ça des transporteurs. Je me suis toujours demandé s’ils les embauchaient à leur degré d’incompétence. « Bonjour, si vous ne savez ni lire, ni écrire, ni aligner trois phrases mais que vous avez des pieds et des mains pour conduire un camion, venez bosser chez Chronopost ».

A l’heure où je vous écris, je viens de recevoir un texto m’indiquant que mon colis avait bel et bien été livré, au cas où je ne le saurais pas encore. Je ris jaune, mais c’était pour la bonne cause, sur l’étagère au dessus de moi trône une jolie petite chose de 16 cm avec un grand sourire. Si c’était à refaire, je referais ce chemin, comme dirait l’autre…

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8 Responses to “Chronopost : le retour de la vengeance !”

  1. Grégoire Annie dit :

    Ben, y’a aussi l’administration : idéale pour les nuls et aussi les mutuelles, certains hôpitaux, sans oublier les études de notaire : un nid d’incapables de toutes sortes doublés d’une bose dose de malhonnêteté … et j’en oublie sans doute.

  2. Dunaedine dit :

    Perso j’en suis arrivé à faire livrer la plupart des trucs chez mes parents, à 100km de là…

  3. Evilmarmotte dit :

    Perso j’ai envoyé plusieurs guitares via chronopost sans trop de mauvaises surprises, il faut dire que l’emballage était si baraqué que l’instrument aurait pu survivre d’une chute du 3ème étage :D

    Par contre en réception c’est plus cocasse, avec un colis de pornos perdu (sympa quand on vous demande le contenu du colis à la poste ^^) puis retrouvé 2 semaines plus tard.

  4. Ophélie dit :

    Ahhh, les pornos, espérons au moins que c’était des chefs-d’oeuvres !

  5. Le Kebab dit :

    C’est toujours des chefs d’oeuvre xD
    Perso je préfère les hentai *_*

  6. Ophélie dit :

    Des chefs-d’œuvres où des nanas se font enrubanner autour d’un poteau avec du cellophane ^^

  7. Blah dit :

    Bon je poste tous mes commentaires ici, parce que j’ai la flemme de changer de page =)

    -Ca me rappelle la livraison d’un sac pour ma soeur.
    Même tentative de les convaincre de m’appeler, même résignation à aller le chercher dans un endroit appelé même-mappy-il-sait-pas-où-ça-se-trouve.

    -J’ai bien aimé l’histoire du cochon ! Je t’ai écris une version alternative dans les commentaires de l’article. (Il y a un clin d’œil subtil à la longueur de vos nuits, saurez vous le retrouver?)

    -Je savais que le terme « mignonitude » serait un hit.

    -Quand on est allergique aux chats, on en prend pas un ! >_> Je sais que tu es déjà au courant, mais je dois respecter mon rôle de voix de la sagesse.

    -Tu es très très trèèèèèèèès blanche. A côté de toi, l’albâtre, c’est sombre. Mais ce n’est pas un reproche ! Juste une constatation. Des gens très bien sont blancs, moi par exemple. Et puis, penses à toutes les femmes qui ont essayé de devenir comme toi ! Elles utilisaient même des produits toxiques, mercure, arsenic, plomb. Ça marchait bien, elles devenaient toutes blanches, et ensuite, elles mourraient. Des gens qui meurent en essayant de te ressembler, et tu te plains encore de ton physique?

  8. Ophélie dit :

    La poste c’est pas mieux, ils viennent de perdre notre code de carte bleue. Du coup, c’est refacturé 5 euros 17. (crédit mut’ = voleurs)

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