J’ai vu : La saison 7 de Dr House

Au mois de janvier, Max et moi, on s’est acheté une super télé. Ceux qui nous connaissent un peu doivent toujours se demander pourquoi. Plus anti-télé que nous, tu meurs. Faut dire qu’on est pas aidés par ici, il y a des télés dans toutes les pièces qui vomissent une abominable bouillie, c’est bien simple, parfois, ça hurle tellement qu’on est tout désorientés dès qu’on s’aventure hors des murs de notre chambre. Pour reprendre les dires de la plupart des gens : « y a que de la merde à la télé », ce qu’on se demande, c’est pourquoi ils continuent à l’allumer envers et contre tout. Peut-être qu’ils ont trop peur de passer la soirée à devoir communiquer les uns avec les autres, alors, ils préfèrent finir leurs journées devant « l’amour est dans le pré ». Chacun ses goûts !

Depuis qu’on a la télé dans la chambre, on l’a regardée deux fois : une fois pour essayer de suivre un épisode de Twin Peaks, une autre, pour… pour quoi d’ailleurs ? Ah oui, pour la finale de Roland Garros. Nous faisons partie de cette catégorie d’êtres statiques et mous qui regardent le sport à la télé trois fois l’an quand il y a un mach ou un grand prix important. Alors pourquoi avoir acheté une télé ? Pour les jeux vidéo, quoi d’autre ! Hé oui, c’est le moment d’emporter vos préjugés sous le bras et de vous tailler en courant : Max et son Kebab kiffent la console.

Entre autres passions télévisuelles, nous sommes accro aux séries que nous téléchargeons illégalement dès leur sortie en faisant un gros doigt à Hadopi. Nous les regardons sur la télé à l’aide de notre formidable câble HDMI, plus besoin de graver les films et épisodes sur cd, il nous suffit de brancher le pc à la télé et le tour est joué, on se cale dans le lit et on en prend plein la gueule. Ah, c’est beau la HD. Les séries télé, on a commencé tout connement, de temps en temps le soir quand passées deux heures du matin on ne parvenait toujours pas à dormir. Puis on a pris goût à la chose et depuis, on a enchaîné : l’intégrale de Lost, Weeds, Californication, Rome, True Blood et plus récemment A Game of Thrones. Mais le meilleur somnifère de tous les temps, c’est Dr House : il m’est déjà arrivé de m’endormir avant la fin du générique de début, c’est plus efficace qu’un concentré de Derrick et de Columbo. Lorsque nous sommes parvenus à la fin de la saison 6 l’année dernière, ça a fait un gros vide d’un coup, on a cru qu’on ne dormirait plus jamais. Mais, contraints et forcés que nous étions, nous avons, comme tout le monde, attendu 9 mois que la saison 7 pointe son nez.

La saison 7 de Dr House : parlons-en donc. Si vous ne voulez pas connaître les détails et l’intrigue de cette dernière, passez votre chemin, ce qui va suivre sera bourré de spoilers.

Ce qu’on pourra dire sur cette saison 7, c’est qu’elle ne m’aura pas fait dormir. Détrompez-vous, il ne faut pas y voir un signe de qualité, je n’arrive à m’endormir que lorsqu’un programme me captive au point de me faire oublier tout le reste. Deux choses frappent dès les premiers épisodes : les moyens déployés pour trouver des cas originaux plus invraisemblables les uns que les autres, et la rapidité avec laquelle ces même cas sont abandonnés en cours d’épisode pour laisser place aux intrigues sentimentales de notre misanthrope préféré. Passée l’agréable surprise du premier épisode, le couple House-Cuddy nous emmerde tant il sonne faux : l’anti-héros est devenu gentil, il ne prend plus de Vicodine, apprécie les gosses et sourit du matin au soir. L’équipe et les cas ne sont là que pour faire de la figuration, toute la psychologie des personnages secondaires est remise au placard. L’arrivée d’une nouvelle doctoresse (remplaçant la superbe numéro 13 partie tourner je ne sais quel film sur le côté) aurait pu relancer quelque peu l’intérêt des collaborateurs de House, il n’en est rien. La dernière recrue nous fait amèrement regretter numéro 13 et pour cause, ils nous ont collé à la place une grosse dinde à l’air à la fois stupide et effrayé, vaguement geek qui ne dit que la vérité, rien que la vérité. Un personnage sans aucune profondeur auquel on n’aura jamais le temps de s’attacher.

Les épisodes s’enchaînent et se ressemblent. Le même schéma se répète inlassablement : on nous en fout plein la vue avant le générique, on s’intéresse au cas quelques vingt minutes, on résout le cas (ou pas !) et on repasse aux histoires de couple. Et qu’est-ce qu’on s’ennuie, c’est téléphoné, classique : House est amoureux mais ne s’investit pas assez, Cuddy flippe et aimerait le voir plus impliqué, plus adulte mais ils s’aiiiiiiment et font des efforts pour rester ensemble. On attend avec impatience l’annonce d’une séparation dans l’espoir de voir revenir un House dévasté qui se remettrait à soigner des gens plutôt que de penser à sa bite. Mais même lorsque Cuddy finit par le virer en se rendant compte qu’il ne changerait jamais, on n’est pas ému, on s’y attendait. Et pendant ce temps, les cas s’enchaînent et ne se résolvent pas.

Il n’y a pas de véritable intrigue dans cette saison 7, seulement quelques scènes choc, censées capter l’attention du spectateur. Ça marche, mais on ne rentre toujours pas dedans. House se jette de la fenêtre de sa chambre d’hôtel et atterrit dans la piscine, House passe une après midi à faire des concours de Patator avec numéro 13, House baise des putes des pays de l’est, House se shoote aux produits expérimentaux, bla bla bla. Ils nous ont même fait le coup de l’épisode comédie musicale, du grand n’importe quoi ! House finit par reprendre de la Vicodine,  ça ne suffit toujours pas : on flotte, on survole, on pense à ce qu’on va manger demain, à la liste des courses et au sommeil qui encore une fois ce soir ne viendra pas. Taub trompe sa maîtresse avec son ex femme, Foreman est absent, Chase est devenu un pauvre type qui saute tout et n’importe quoi. Et ce type qui avait tous les symptômes de la petite vérole alors ? Je n’ai absolument aucune idée de comment ils ne l’ont pas sauvé.

De bout en bout, j’ai essayé de m’accrocher mais toute la saison a filé sous mes yeux sans que je ne trouve de point d’accroche, elle a même empêchée de dormir, un comble quand on sait pourquoi je la regarde à la base. Mais je voulais voir le final, hé bien, d’une certaine façon, on pourra dire que j’en ai eu pour mon argent. Avez-vous déjà vu Saw ? Moi non plus, mais je suis sûre qu’on n’était pas loin du compte. L’avant dernier épisode nous livre des scènes dignes d’un thriller gore, j’ai failli me sentir mal. House finit par se charcuter la jambe tout seul dans sa salle de bains toute glauque, beurk, cinq minutes de plus et je dégueulais franchement. Quant au final, j’ai rarement vu aussi mauvais. Pour une fois, l’intrigue est restée centrée autour du cas pendant les trois quarts de l’épisode, on nous bassine avec un couple d’artistes glauques et rien ne se passe. Rien, jusqu’à ce que House emboutisse la maison de Cuddy avec sa voiture et se barre à la plage tout sourire. Fin de l’épisode, mouais !

Je sais néanmoins que je regarderai la saison suivante malgré tout,  puisqu’il s’agira cette fois de la saison finale, mais je n’en attends plus grand chose, mon somnifère préféré m’a profondément ennuyée et j’ai été très déçue par cette saison 7 qui aurait pu être moins dégueulasse si les réalisateurs n’avaient pas voulu en faire trop. Je vais donc patienter tranquillement jusqu’à l’année prochaine en espérant avoir quelque chose de plus intéressant (et de plus soporifique) à me mettre sous la dent.

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4 Responses to “J’ai vu : La saison 7 de Dr House”

  1. Ophélie dit :

    Arf, le mec qui se coupe la jambe… :( , ça me rappelle ce film absolument dégueulasse (127 heures sans le citer), où le mec, après s’être volontairement fracturé les deux os du bras, se le découpe avec un vieux couteau qui coupe autant qu’un couteau à beurre… beurk… et pourtant j’en ai fait des trucs sanglants à la fac qui en plus, étaient réels mais là, clairement c’était trop pour moi…

  2. Grégoire Annie dit :

    Je conseille « Dexter » pour changer un peu …

  3. Le Kebab dit :

    Ophélie : je connais pas 127 heures, avec le temps, je supporte de moins en moins le gore gratuit (alors que quelques années auparavant j’aimais regarder bcp de films d’horreur)

    Mère : pas con, ça nous fera une bonne piste pour la prochaine série à voir =)

  4. Ophélie dit :

    Arf, je ne suis pas fan du gore, mais bon je ne pensais pas que ça serait aussi crade que ça… sinon je ne serai pas allée le voir … burps

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